9} Oser parler de l'endométriose

Ose, l’endométriose par Florina B.

Oui, il faut oser en parler ! Malheureusement seules les victimes de la maladie en parlent ... Les autres ne savent pas ce que c’est ... “cette maladie dont on ne meurt pas”, mais qui vous arrache d’atroces douleurs, à vous tordre dans tous les sens de jour comme de nuit !! Cette maladie peu connue et complexe qui vous amenuise à petits feu, vous fait perdre toute estime de soi et vous retire du monde jour après jour...

On n’en meurt pas, mais on peut très bien en mourir, si elle n’est pas prise à temps et que l’intervention chirurgicale (la laparoscopie) n’est pas pratiquée par un spécialiste ! Moi, j’ai été sauvée “in extremis” par un ange ...

L’endométriose touche 180 millions de femmes dans le monde. C’est une maladie gynécologique chronique, hormono-dépendante et invalidante, mal connue. Les cellules de l’endomètre (tissu qui tapisse les parois de l’utérus) prolifèrent pour une raison indéfinie, et au lieu de s’évacuer normalement lors des règles, chaque mois, elles remontent par les trompes (menstruation rétrograde ) - due à un problème immunitaire ( ? ) et vont se poser sur les organes environnants en créant des foyers d’endométriose - détruisant les tissus sains (de l’utérus, des ovaires, des trompes, des intestins etc ...) - qui vont saigner chaque mois au moment des règles. L’endométriose fonctionne comme un cancer, (mais ce n’est pas un cancer !) qui s’auto-vascularise, crée des foyers endométriosiques (superficiels ou profonds), des kystes et des adhérences et qui peut récidiver entre 2 à 7 ans après une intervention chirurgicale ponctuelle. Elle nécessite parfois plusieurs chirurgies, s’il y a récidive des foyers d’endométriose.

Il y a plusieurs formes d’endométriose (superficielle ou profonde) et chaque endométriose est différente d’une femme à l’autre, selon les adhérences et les organes touchés de la région abdominale et/ou du petit bassin. Elle peut être indolore où vous terrasser avant pendant et après les règles. Parfois, les foyers endométriosiques peuvent, à travers le liquide lymphatique,(les cellules endométriosiques peuvent migrer) atteindre les poumons, le cœur , les yeux ou la peau et peuvent (plus rarement observé) se localiser dans certaines parties du cerveau ... 

Non, l’endométriose ne touche pas que les femmes ! Les hommes aussi sont concernés, mais dans une faible mesure ...

Les causes sont multiples et encore mal connues. Cela peut être du à l’hérédité, à l’alimentation, aux pesticides, à notre environnement pollué ? Ou à d’autres causes pas encore élucidées.

L’endométriose est la principale cause d’infertilité. Et 30 à 50% des femmes infertiles souffrent d’endométriose .

Les traitements sont lourds, invasifs et peu efficaces sur le long terme.

Si l’endométriose avait été une maladie qui concernait en majorité les hommes, ça ferait bien longtemps qu’un traitement aurait été trouvé !

En France, on se mobilise pour trouver des fonds et ainsi, faire avancer la recherche. La presse française en a largement parlé en mars dernier (mars le mois consacré à l’endométriose) , une marche (3ème endomarch) a eu lieu à Paris et dans 50 villes dans le monde .

Et en Suisse, que fait-on pour l’endométriose ? On commence à en parler timidement dans quelques journaux et 5 minutes à peine en fin de journal télévisé. (JT TSR du 09.03.2016) ...

Je vous en reparlerai plus en détails prochainement, mais, s’il vous plaît, parlez-en autour de vous, pour que l’on puisse connaître et reconnaître cette maladie, par le corps médical tout d’abord (les gynécologues) - pour qu’elle soit diagnostiquée à temps et éviter un bon nombre de désagréments aux “endogirls” en souffrance - et par la population dans une large mesure, pour que cette pathologie soit comprise, afin que l’on bouscule les choses et que l’on puisse trouver un traitement efficace pour espérer l’éradiquer, un jour.

Flo. B.

© copyright avril 2016